Le colloque CNB/CNCEJ 2018.
Vous le savez, le colloque du 16 mars 2018, intitulé : « L’expertise, entre neutralité et parti pris » se déroulera comme à l’accoutumée sous la forme de 3 tables rondes qui succéderont aux allocutions de bienvenue et à la présentation du thème par le modérateur, et elles seront suivies d’une synthèse qui clôturera la manifestation, avant le verre convivial (voire plusieurs et quelques accompagnements solides) du parti pris.
Aujourd’hui, nous voudrions aborder le thème de la seconde table ronde : « Transparence, apparence et confiance ».
Monsieur Didier MARSHALL, haut magistrat honoraire, rapporteur d’un des deux rapports sur la justice du XXIe siècle, dira que non seulement le magistrat doit être transparent dans son fonctionnement, mais encore en donner l’apparence, dans son exercice professionnel mais également dans son comportement quotidien et personnel. Y a-t-il des limites à la transparence ? Si oui, quelles sont-elles ? Quelles différences entre le secret de l’instruction, le secret du délibéré, le secret professionnel ? Le juge peut-il, doit-il, tout dire ? Quid de la foi du Palais ? Comment concilier les obligations légales et le devoir de réserve ? Tout peut-il entrer dans la construction d’une décision, celle-ci peut-elle être constamment neutre ? La transparence est-elle une vertu extrême ? Le magistrat est-il protégé du conflit social, du conflit moral ? Toute vérité est-elle bonne à dire ? La confiance nait-elle des bonnes réponses à ces questions ? Vous le constatez, la place et la position du magistrat ne sont pas de tout repos.
Monsieur Éric CAPRIOLI, avocat, docteur en droit, membre de la délégation française aux Nations Unies, dira d’abord que l’expertise est une zone sensible qui peut se transformer en terrain miné par les passions et les excès de la contradiction. L’expert est-il le maître de la scénographie aux fragiles équilibres qu’est l’expertise ? Ou encore le maître d’un jeu complexe et parfois coûteux ? Le magistrat doit-il nommer un expert moins compétent mais à l’impartialité plus absolue ? À quel point, et à quel prix, la transparence doit-elle intervenir dans la recherche de la vérité ? L’apparence n’est-elle pas une porte ouverte, et peut-être dangereuse, vers une forme de relativisme de l’expertise ? Qu’en est-il réellement de la confiance du juge et des parties envers l’expert ? La fiabilité de l’expertise garantit-elle sa transparence ? Sa sincérité est-elle un gage de l’apparence ? Sa légitimité s’accompagne-t-elle de la confiance ? Autant d’interrogations auxquelles il sera répondu afin que s’ouvre le débat avec vous.
Madame Annie VERRIER, expert psychologue, agréée par la Cour de cassation, analysera de manière philosophique et sociologique, les ressorts, apparents comme intimes, qui agissent les relations entre les protagonistes du procès. L’expertise peut-elle dévoiler toute la vérité ? Au pénal, peut-on faire toute la lumière sur les personnes et les faits ? La technique ne persuade-t-elle pas l’auditeur de la vérité du discours de l’expert ? Comment distinguer entre le vraisemblable, le conforme, le plausible, le probable ? Où est alors le vrai ? La transparence garantit-elle le dévoilement de la vérité dans un monde d’apparence ? N’ouvre-t-elle pas la porte au voyeurisme, au scandale, à la méfiance, au soupçon ? Comment échapper aux diktats sociaux ? Comment, franchir les nombreux écueils qui jalonnent l’activité de l’expert et ne pas altérer ce rôle de réducteur d’incertitude qui participe activement au dévoilement de la vérité ? Plus que jamais, vous serez au cœur de la neutralité et du parti pris.
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Au cours de cette table ronde, et avec votre concours par les questions que vous poserez et auxquelles il sera répondu, autant que pour la première table ronde, le thème de notre colloque ouvre sur des horizons parfois peu connus, souvent méconnus, et nous vous invitons à réserver pour venir débattre le :
vendredi 16 mars 2018
à la Maison de la Chimie à Paris
de 14h00 à 18h00.Ouverture des portes et accueil dès 13h15.
Le bulletin d’inscription est en ligne (télécharger). Les droits sont identiques à ceux de l’an dernier, 55,00 €. Une attestation de participation au colloque, valant 4 heures de formation, sera délivrée à chaque participant.
N’attendez pas, inscrivez-vous dès maintenant, c’est votre colloque.
Le Comité organisateur