(voir aussi : AIRE, ENTREVOUS, HOURDIS) — Initialement, ce terme désignait une « aire imperméable que l’on établit sur une voûte pour empêcher les infiltrations, particulièrement sur les arches des ponts » (Chabat) ; cette aire était faite d’un mortier de chaux hydraulique ou de ciment mélangé avec du sable, recouvert ensuite de deux ou trois couches de bitume. La plupart des voûtes gothiques étaient recouvertes sur leur extrados d’une chape en mortier de chaux grasse.
Aujourd’hui, ce terme tend à remplacer celui d’aire de répartition des charges d’exploitation au-dessus d’un plancher — avec tous les risques de confusion que cela peut entraîner. La confection d’une chape permet de mettre la structure d’un plancher brut au voisinage du niveau fini souhaité, pour assurer une planéité d’ensemble et ponter entre les solives ou poutrelles d’un plancher.
Les termes contemporains chape, forme et dallette de répartition, désignent des ouvrages qui doivent satisfaire en tout ou partie aux exigences suivantes :
supporter le revêtement de sol, qui peut être rigide ou flexible ;
répartir les charges d’exploitation transmises par ce revêtement sur la structure du plancher situé juste au-dessous (poutres, solives, hourdis, entrevous, armatures, etc.), et pour cela il faut pouvoir amortir les irrégularités de la charpente afin de former une surface plane, horizontale ; à cette fonction de répartition peut éventuellement s’ajouter celle de collaborer au remplissage et à l’entretoisement des membrures de la charpente (la chape se substitue partiellement dans ce cas aux hourdis et entrevous, comme dans le cas de l’emploi d’un béton de billes d’argile expansé sur des grillages ou des feuilles d’acier déployé galvanisé) ;
assurer la séparation complète entre deux niveaux contigus, c’est-à-dire former une clôture continue entre la structure et la surface finie du plancher (ou du plafond) afin d’obtenir un complément d’insonorisation entre locaux situés de part et d’autre du plancher ;
de plus en plus fréquemment, après 1950, on lui ajoute une fonction d’enrobage et de protection des canalisations électriques, de chauffage et même de plomberie, disposées au-dessus de la structure du plancher. La chape assure, dans ce cas, la fonction d’incorporation et de conduction de ces canalisations. Cette pratique, déplorable en raison des nombreux risques que cela comporte, doit être absolument évitée dans les planchers anciens.
Extrait de : Maisons de Paris, éditions EdN , Paris, 2003 par Jacques FREDET