Site

du latin SITUS (paysage), puis de l’italien SITO. Mot employé à partir du XIVe siècle, pour désigner la configuration d’un lieu.

Mais aujourd’hui, l’informatique s’est saisie du mot pour désigner un serveur WEB proposant de l’information.

C’est un travers de notre époque que d’employer des mots nobles pour désigner des réalités qui ne le sont pas. Ainsi, du mot «site», Littré écrit: “Partie de paysage considérée relativement à l’aspect qu’elle présente, à son exposition. Un beau site.” On disait jusqu’ici le site du cirque de Gavarnie, le site du viaduc de Garabie, le site des gorges du Tarn, du château de Versailles, des Champs-Elysées», tout lieu ou paysage beau et affecté d’un coefficient de grandeur.


PAR ALEXANDRE ASTRUC - publié dans le Figaro

Or, de plus en plus, «site» sert à qualifier un endroit quelconque. Site signifie littéralement quelque chose de noble, de remarquable, mais on n’hésite pas à l’employer dans le sens de lieu, d’endroit, sans se préoccuper de la qualité de l’environnement. On dira volontiers le site d’une inondation, d’un éboulement, voire d’une déjection. Je vois là le besoin atavique de notre époque de rabaisser, de mettre tout sur le même pied, d’employer le même mot pour qualifier ce qui est extraordinaire, sculpté par la nature ou le génie de l’homme, et ce qui est bas et répugnant. C’est l’équarrissage pour tous: les cheveux qu’on abat doivent se sentir réconfortés dans leurs derniers instants de savoir qu’ils se passent dans le «site» d’un abattoir. Quand Louis XIV édifie le château de Versailles, il ne l’établit pas dans le site d’une décharge publique. Il lui faut des arbres (forêt, haute maison des oiseaux bocagés, comme dirait Ronsart). Il lui faut quelque chose de grand pour construire quelque chose de grand: un site en somme, et non pas un lieu dit, un trou, et le génie de l’homme et celui de la nature se confondent. C’est là le sens propre du mot site.


Site classé - Site inscrit

secteurs sauvegardés, et pour ce qui est de leurs abords.

Les monuments historiques relèvent de la D.R.A.C. (Délégation Régionale à l’Architecture et à l’Environnement - décret du 6 mars 1959).

Les secteurs historiques des villes, et en particulier le centre de PARIS (cf le P.O.S.) sont protégés à ce titre. Il y a, par exemple, 300 monuments historiques à PARIS. Le classement résulte d’un arrêté du Ministre de la Culture. A défaut du consentement du propriétaire, il est prononcé par décret du Conseil d’Etat. La procédure de classement est rigoureuse et toute les modifications doivent être autorisées par le Ministre. Les travaux sont exécutés sous le contrôle d’architectes relevant d’affectation par l’Etat. Enfin, le ministre peut faire exécuter les travaux qu’il estime nécessaires (mais des subventions allant jusqu’à 50 % peuvent être accordées).